Texte/code : le littéraire entre l’humain et la machine
Résumé
L’écriture est une technologie et, en tant que technologie, n’est pas neutre. Qu’est-ce qu’il se passe,
alors, quand le numérique entre en jeu dans l’écriture et notamment dans l’écriture littéraire ? Dans
le milieu numérique, au fond, tout est écriture. Nous parlons de « e-lit », de « littérature
électronique », des ses pratiques et des ses innovations. Il s’agit ici d’une relation entre l’humain et
la machine qui évolue constamment et c’est bien cette relation qu’il faudra investiguer avec une
attention particulière. S’il existe « une pensée traitement de texte » (Dehut 2018) et si, pour aller
encore plus loin, les environnements matériaux ne se limitent pas à conditionner notre pensée mais
ils sont notre pensée (Vitali-Rosati 2021), c’est bien vers la machine que nous devons retourner
notre regard.
Un intérêt renouvelé pour la matérialité (Barad) peut nous aider à prendre en compte, par exemple,
l’origine socio-économique des logiciels qui sont utilisés pour la création des différentes formes de
littérature numérique et la façon dont ils pensent et dont ils nous font penser (Vitali-Rosati 2021).
Mais aussi l’influence de Amazon sur la création littéraire, un « commodity-scape » où « only the
algorithmically fittest survive » (McGurl 2021).
S’« il n’y a pas de hors-texte », qu’est que c’est alors le texte – le code – qui entoure les formes de
e-lit ? Est-ce qu’on peut rapprocher ces formes à des performances, étant donné la nécessité que le
code soit performé pour pouvoir accéder au contenu littéraire ? Qui est donc l’auteur de ces
performances si le code a été crée par la machine ? À travers quelles stratégies rhétoriques et
informatiques pouvons nous représenter critiquement ces passages de remédiation, cette relation
entre la machine et l’humain ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)