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Communication Dans Un Congrès Année : 2022

De la faille apparente à la continuité sous-jacente ? Le cas des énoncés capacitifs et des constructions à sujet locatif

Résumé

Dans leur emploi prototypique, les verbes sleep et seat, d’une part, et see et witness d’autre part, dénotent des procès qui sont dans la perspective des personnes et entrent dans une construction prototypique où le sujet grammatical réfère à un animé humain. Or, ces deux paires de verbes présentent aussi la particularité d’accepter un sujet inanimé, qui renvoie à une localisation spatiale (ex. the place easily sleeps 16 ; Postwar America saw the sudden introduction of the car into almost every household ), dans les énoncés capacitifs et les constructions à sujet locatif ; dans celles-ci, que Langacker (1991) appelle « setting-subject constructions », la localisation peut aussi être temporelle (ex. The Middle Ages saw the development of the brazier ). Bien que les quatre verbes puissent figurer dans des schémas de complémentation différents — intransitif, transitif ou les deux — dans les constructions prototypiques, les deux types d’énoncés à l’étude présentent de nombreux points communs et procèdent d’opérations linguistiques et cognitives similaires, voire identiques. Le sujet y est inanimé, plus précisément locatif / de contenance. L’alignement entre fonction syntaxique et rôle sémantique n’est pas prototypique puisque le référent du sujet n’est pas agentif. Enfin, ces deux types d’énoncés disent tous deux une forme d’abstraction de l’expérience dénotée originellement par le verbe — la situation actualisée habituellement dénotée devient abstraite et potentielle. Cette présentation, fondée sur des énoncés authentiques et conduite dans une perspective énonciativiste et cognitiviste, propose une étude comparative qualitative qui a trois objectifs principaux : 1. Mettre en lumière la faille ou rupture apparente que les énoncés capacitifs et les constructions à sujet locatif présentent au niveau de l’interface syntaxe-sémantique et de la distribution des arguments entre les énoncés prototypiques à sujet animé d’une part et les énoncés à sujet locatif d’autre part. 2. S’interroger sur les raisons de la thématisation du constituant locatif dans les deux types d’énoncés, car il ne constitue ni un sujet, ni un topique typique. 3. Expliquer le sens à l’œuvre dans les deux types d’énoncés, notamment en prenant en compte l’ordre et la forme des constituants, mais aussi l’opération de subjectivation sous-jacente dont ils semblent relever. En effet, le codage grammatical incarne une façon particulière d’envisager la scène : les énoncés n’expriment plus une expérience personnelle, immédiate et actualisée dans une situation spécifique, mais le point de vue plus abstrait, extérieur, du conceptualisateur, tout expérient potentiel étant relégué au second plan, voire absent.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03807763 , version 1 (10-10-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03807763 , version 1

Citer

Christelle Lacassain, Caroline Marty. De la faille apparente à la continuité sous-jacente ? Le cas des énoncés capacitifs et des constructions à sujet locatif. Congrès de la SAES 2002. Failles. Atelier Linguistique (ALAES) et langue orale (ALOES), Jun 2022, Clermont Ferrand, France. ⟨hal-03807763⟩
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