Nous distinguons trois manières classiques d’intégrer les lieux en analyse de réseaux. Premièrement, il est fréquent de partir de relations entre individus, familles, entreprises et d’agréger ces relations pour considérer les interactions entre lieux qu’elles dessinent (A). Deuxièmement, les lieux peuvent être l’instrument de la construction du réseau. Autrement dit, c’est la co-présence en certains lieux qui permet de déduire des relations entre entités (B). Troisièmement, le réseau peut être immédiatement « spatial » au sens où les entités en relation ainsi que leurs liens sont matériellement ancrés dans l’espace (par exemple, un réseau hydrographique, un plan de métro ou une trame viaire) (C). Nous verrons que les sources, les enjeux et méthodes d’analyse ainsi que les types de visualisation associées à ces différents réseaux varient. Notre exposé se concentrera plus particulièrement sur les réseaux du type A et B en reprenant, détaillant et actualisant les propositions méthodologiques d’un travail de recherche collaboratif sur la visualisation des mondes savants de l’Antiquité à nos jours à partir de différentes sources (Andurand et al., 2015).