Penser l’entourage du calife. Le commensal (nadīm) , le vin et l'adab à la cour abbasside (ii e-ive siècle h/viiie-xe siècle)
Résumé
Malgré l’interdiction des autorités musulmanes, la consommation du vin (khamr) a non seulement été admise comme pratique de cour dans le monde islamique, mais s’est également vu accorder une place non négligeable dans la littérature d’adab. Une des manières d’expliquer cet apparent paradoxe et de s’intéresser aux commensaux (nudamāʾ) de la cour abbasside des premiers siècles, c’est-à-dire aux compagnons de boisson du calife. Qui sont ces hommes qui partageaient l’intimité du calife abbasside, étaient rémunérés pour cela et en retiraient de l’influence et du prestige ? Plus encore, en tant qu’hommes de lettres (udabāʾ), comment ont-ils légitimé et normé leur fonction au point de justifier la consommation de vin et de l’intégrer à la culture des élites lettrées du monde islamique ?