Largement exclue de l’univers de l’écriture et longtemps réduite au silence par l’ordre réel, imaginaire et symbolique, comme l’a amplement illustré l’historienne française Michèle Perrot, la femme revendique, dès le tournant du xxe siècle, une place dans l’écriture et s’assume comme sujet de sa propre histoire, plaçant le corps au centre d’une production dans laquelle elle expose et décrit des désirs jus- qu’alors censurés, voire une sexualité désinhibée, comme nous tâcherons de le démontrer en survolant la littérature portugaise contemporaine et en nous attachant tout particulièrement aux marges d’un Éros qui se veut transgressif et subversif, aux problématiques de genre et à l’affirmation d’une sexualité qui constituent un défi permanent à l’hypocrisie et au conservatisme social dominant.