La phase crétacée de rifting continental entre l’Espagne et la France a longtemps été réduite à une succession de petits bassins en pull-apart. Cependant, des études récentes, menées principalement dans les bassins sédimentaires, ont montré que l’extension crétacée s’est accomplie par l’élimination du socle mettant directement en contact le manteau sous-jacent et les sédiments prérift. Afin de comprendre les mécanismes de cette extension dans le socle, nous avons entrepris une analyse multidisciplinaire (structurale, métamorphique et géochronologique) des mylonites du massif hercynien de l’Agly. Les résultats obtenus montrent que la déformation mylonitique régionale du massif de l’Agly est d’âge crétacé et non hercynien. L’amplitude temporelle déduite de l’étude géochronologique des monazites indique que cette déformation se déroule de 125 à 105 Ma. Cette déformation débute à haute température (> 550° C) et se poursuit tout au long du refroidissement jusqu’à des températures inférieures à 200°C. La linéation d’étirement régionale (N20) de cette déformation mylonitique est associée à des zones de cisaillement sub- horizontales, synchrones mais de sens opposés. Cette étude implique une réévaluation complète des déformations subies par le socle hercynien au cours des cycles varisque et pyrénéen successifs. Outre des implications majeures sur la compréhension du cycle pyrénéen, ce travail s’inscrit dans la problématique plus vaste des modalités d’extension de la lithosphère dans les rifts continentaux.