Cet article aborde le fonctionnement du « crédit rituel » tel qu'il est pratiqué dans les communautés « Kayambi » du nord de l'Équateur. Il analyse l'évolution de ces cycles d'échanges et d'obligations, qui s'insèrent dans l'ensemble des actes rituels pendant la célébration de « l'Inti Raymi » ou « San Pedro » 1. Il vise à mettre en évidence les particularités du « crédit rituel » en tant que système économique supposant un « contrat engagement » marchand, est importante pour ceux et celles qui y participent et structurante pour la communauté. Dans cet article nous allons nous intéresser au prêt-emprunt rituel que les « Kayambi » désignent sous le vocable de « Castillo ». Nous tenterons de dissocier cet objet d'étude de l'ensemble des célébrations qui caractérisent la fête de « l'Inti Raymi » 2 démarche, dans la mesure où le prêt-emprunt rituel est partie constituante du système mythico-rituel des « Kayambi ». Chaque année, les communautés du nord de l'Équateur se préparent à vivre les festivités liées au solstice d´été, qui constitue le moment de remercier la terre et d'invoquer sa fécondité. Ces festivités, qui durent environ deux mois, associent une série d'actes rituels dont une des fonctions principales est de rassembler les familles et les communautés par la réactivation de circuits économiques et d´échanges.