La représentation d'un individu dans un portrait peut s'organiser selon deux postulats contradictoires, l'un idéalisant, l'autre réaliste. Dans cet article, Adeline Wrona propose d'appliquer cette ligne de partage issue de l'histoire du portrait peint à l'analyse de portraits écrits paraissant en diptyque dans le magazine Elle, hebdomadaire féminin haut de gamme. Entre la vie de femmes anonymes (« C'est mon histoire ») et la journée ordinaire de telle ou telle célébrité («Une journée avec »), le magazine réserve une place en creux à la projection d'une vie un temps suspendue, celle de la lectrice des portraits. L'effet modélisant de la mise en série est ici analysé à la fois dans les formes narratives de l'article, et dans les choix iconographiques et éditoriaux qui l'accompagnent.