Résumé A partir d’enquêtes menées dans la ville de Cotonou (Bénin) en 2012, 2015 et 2020, cet article propose une approche localisée pour pallier les limites des statistiques issues des recensements nationaux, dans l’analyse des disparités socio-spatiales en milieu urbain en Afrique subsaharienne. En partant des données disponibles, nous avons élaboré les profils socio-économiques et ethniques des quartiers et mis en avant les facteurs de choix d’occupation spatiale. En mobilisant la notion d’effet de lieu, dans sa conception bourdieusienne, nous avons montré comment l’espace physique symbolise l’espace social, ce qui se traduit également dans les variations saisonnières de l’organisation sociale des populations pêcheurs de Cotonou. Comme dans des contextes français et états-unien, les groupes sociaux les plus défavorisés des villes africaines laissent également leur empreinte sur les espaces appropriés. Mots-clés : Ségrégation urbaine, effet de lieu, villes africaines, Cotonou Abstract Based on surveys carried out in the city of Cotonou (Benin) in 2012, 2015 and 2020, this article proposes a localized approach to overcome the limitations of statistics from national censuses, in the analysis of socio-spatial disparities in urban areas in sub-Saharan Africa. Based on the available data, we developed the socio-economic and ethnic profiles of the neighborhoods and highlighted the factors for choosing space. By mobilizing the notion of place effect, in Bourdieu's conception, we have shown how physical space symbolizes social space, which is also reflected in the seasonal variations in the social organization of the fishing populations of Cotonou. As in French and American contexts, the most disadvantaged social groups in African cities also leave their mark on the appropriate spaces. Key words: Urban segregation, place effect, African cities, Cotonou