Dévalué tant par la sociologie électorale que par la discipline académique des relations internationales, le rôle joué par « l’international » au sein des campagnes présidentielles françaises démontre que trois dynamiques travaillent simultanément ces dernières depuis 1965.La première souligne à quel point la scène internationale a sans cesse constitué un précieux vivier de ressources, pour les candidats, dans la bataille de crédibilité qu’ils se livrent.La deuxième dynamique révèle que les débats de campagne consacrés à la politique étrangère constituent un miroir privilégié de la désidéologisation progressive des thèmes liés à cette dernière ; elle conduit surtout à y repérer les indices d’une fracture élargie, dans notre pays, entre une classe politique plutôt soucieuse d’entretenir la pérennité droite-gauche, et un électorat de plus en plus rebelle à ce schème sur les questions internationales.Enfin, attisée par des facteurs tels que les nouvelles technologies d’information, l’interdépendance économique ou la fin de la guerre froide, une maturation lente mais de plus en plus adéquate des relations internationales, par l’électorat français, a de fortes chances d’imprimer sa marque sur les règles du jeu de l’élection présidentielle de 2002.