A l'échelle du territoire national, la réutilisation des eaux usées traitées est peu pratiquée En effet, les besoins en eau sont globalement satisfaits et l'index de stress hydrique est modéré. Cependant, des situations locales de pénurie ou de surexploitation des nappes justifient l'intérêt de la réutilisation des eaux usées traitées. Cette pratique peut contribuer à préserver la qualité des milieux. La réutilisation agricoles des eaux usées traitées et l'irrigation sur cultures non alimentaires connaissent une progression. Les risques sanitaires liés à ces pratiques doivent être caractérisés et des mesures propres à assurer leur maîtrise doivent être définies et mises en oeuvre. L' Agence française de sécurité sanitaires des aliments (Afssa) a publié en 2008 un rapport intitulé « Réutilisation des eaux usées traitées pour l'arrosage et l'irrigation » 8. Ce rapport reprend les travaux d'expertise du groupe de travail dénommé « Réutilisation des eaux usées traitées » constitué sur proposition du comité d'experts spécialisé « Eaux » de l'Afssa. L'agence a ciblé son évaluation sur la portée sanitaire pour le consommateur et la santé animale des dispositions proposées par le projet d'arrêté relatif à la réutilisation des eaux usées traitées, objet de la saisine. Pour la maîtrise du risque microbiologique, la démarche d'expertise s'appuie sur les lignes directrices de l'OMS (2006) relative à la réutilisation des eaux usées traitées en agriculture. Basée sur une approche quantitative du risque, l'OMS déduit un niveau d'abattement minimum à atteindre notamment lors du traitement des eaux usées. Pour la maîtrise des risques physico-chimiques, les recommandations sont basées sur les réglementations existantes relatives aux boues des stations d'épuration (STEP) et des recherches bibliographiques. Les propositions pour encadrer cette pratique comprennent :  une étude initiale (caractérisation des parcelles réceptrices, analyse des activités raccordées à la STEP, choix de la qualité de l'eau usée traitée au regard de son utilisation, validation du procédé de traitement, incitation à la mise en place d'une démarche type de management de la qualité…)  un suivi de la qualité microbiologique et physico-chimique des eaux usées traitées, des paramètres de fonctionnement du procédé de traitement  des contraintes de distance vis-à-vis d'activités à protéger (ressources en eau destinée à la production d'eau destinée à la consommation humainedes activités de production type aquaculture, pisciculture ou de loisir tels que la pêche). Des recommandations complémentaires sont émises. Cette évaluation doit être complétée par la prise en compte des risques liés à l'arrosage par aspersion (exposition par voie aérienne), l'arrosage des espaces verts et le risque professionnel.