Dans un contexte de crises socio-écologiques multiples, le concept de paysage d’une part et les approches dites de political ecology d’autre part revêtent un intérêt particulier car ils permettent une lecture intégrée de la dialectique nature/société, tout en lui accordant une épaisseur analytique, thématique, historique et géographique. Pourtant, la pertinence d’un croisement au sein d’une landscape political ecology a encore été imparfaitement explorée. C’est dans cette perspective que se positionnent nos travaux en cours de réalisation et qui font l’objet du projet de présentation. En prenant appui sur des exemples français de paysages de nature et d'agriculture, puisés dans des territoires ruraux (Parc naturel régional des Monts d’Ardèche), urbains (Eurométropole de Strasbourg) et périurbains (Pays du Mans), nos recherches visent à caractériser pour interpréter la coévolution – de 1950 à nos jours – de trois domaines paysagers : (i) le domaine biophysique, soit la structure et les fonctionnalités écologiques des paysages ; (ii) le domaine relationnel, qui désigne les rapport sociaux aux paysages et « à propos » des paysages ; (iii) le domaine politique, à savoir un ensemble formé par les discours, intentions et actions portés sur les paysages, par la puissance publique et les mobilisations habitantes. A cette fin et en puisant dans le champ des sciences sociales et environnementales, nous mobilisons un couplage de méthodes – qualitatives et quantitatives, spatiales et temporelles – structuré en trois itérations : 1- la photo-interprétation diachronique pour mener l’analyse des transformations de matérialités paysagères (ex. : bâti, haie, prairie…) ; 2- l’enquête qualitative par entretiens "biographiques et géographiques" pour confronter les récits des matérialités ; 2- des relevés photographiques situés, chaînon manquant entre vue en plan et récit oral. La présentation du positionnement et de la méthodologie permettra d'introduire de premiers résultats et contributions au champ d'une landscape political ecology.