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Communication Dans Un Congrès Année : 2011

The need for a philosophically grounded and human-centred ethical questioning for the management of people in organisations

La nécessité d’une interrogation éthique philosophiquement ancrée et humainement centrée pour la gestion des hommes dans les organisations

Résumé

Do ethics have any relevant meaning and practical scope in management? What would be these ethics which management might need? To answer those questions, we observed our environment, simply and directly, questioning our conditionings and our pre-conceived intentions by a phenomenological approach (Husserl, 2004). Our study is thus based on a four years immersion, in several organizations, collecting datas through direct observation and investigations using the critical incidents technique (Flanagan, 1954). Datas were then analysed through the grounded theory approach (Glaser and Strauss, 1967). This study, which dealt with the phenomena of « demotivation » at work, allowed us to identify a lack of vision and ethical awareness in management practices. This crucial need for Ethics seems to be partly due to the fact that management seems to ignore life and human beings. But could this lack at least partially be filled by ethics, and by what kind of ethics? As ethics seem to be increasingly more invoked in management, through ethical committees or social responsibility of enterprises, for example. Maurice Thévenet indicates ethics "became the means to talk when you have nothing to say" (2009), it would then participate in a kind of fashion. Ethics management needed is not that one, as management is a science of action and efficacy (Rojot, 2005). Thus, after a quick excursion into philosophy, homeland of ethics, we propose philosophically grounded ethics. Ethics become a means to reveal certain sources of frequent confusions in management. It invites us to weigh the meaning of the words and to query our space of possible action. Because we seem to be culturally inclined to build our social reality in an illusory but binding way and simultaneously wanting things that do not depend on us or which are by definition impossible. Such Ethics appear to be grounded on purely individual action that cannot be delegated. It belongs to each of us, if desired, to enter in ethics. From the management point of view, ethics allow us to base management on a less illusory and absurd perception of our environment, to refocus its purpose on human beings, not its chimeras. For managers, it becomes a question of promoting "awake" people who are aware of life and its limitations, who know how to welcome others in trust. The key words are space, time and trust. By listening and sharing, it becomes possible for everybody to build together the sense of action and the means to achieve goals Thus, the individual is recognized humanly, he is understood, he understands what he is involved in and he believes in what he does. The liberated individual is able to express its unique nature and its full effectiveness. Thus, ethical foundation of the managerial action allows the management to meet its goal of efficiency.
L’éthique a-t-elle un sens et une portée pratique pertinents et utiles en management ? Que serait cette éthique dont le management pourrait avoir besoin et le management en a-t-il besoin ? Pour répondre à cette dernière question, nous avons cherché à observer simplement et directement notre environnement (à « voir avant de dire »), en questionnant nos conditionnements et nos intentions préconçues selon une approche phénoménologique (Husserl, 2004). Notre étude se fonde sur une immersion de quatre ans dans plusieurs organisations de travail via une observation directe et une enquête appuyée sur la technique des incidents critiques (Flanagan, 1954). Les données recueillies ont été analysées à travers la méthode de théorisation par les données (grounded theory, Glaser et Strauss, 1967). Cette étude, qui portait sur les phénomènes de démotivation au travail, a permis d’identifier un manque de vision et de conscience éthique dans les pratiques de management, engendrant un manque de repère et de sens massifs chez les individus. Ce besoin crucial d’éthique semble en partie dû au fait que le monde du travail et le management ignorent la vie et l’humain. Mais en quoi ce manque pourrait-il être au moins partiellement comblé par une éthique, et quelle éthique ? Car l’éthique semble de plus en plus invoquée dans le monde du travail, via des comités éthiques ou la responsabilité sociale des entreprises, notamment. Maurice Thévenet indique ainsi que l’éthique est « devenu ce moyen de parler quand on n’a rien à dire » (2009) ; il pourrait y avoir un risque qu’une « éthique discursive » ne participe qu’à un effet de mode creux. L’éthique dont le monde du travail a besoin n’est pas celle-là. Le management est science d’action et d’efficacité (Rojot, 2005), pas de beaux discours creux. Nous proposons ainsi, après une rapide excursion en philosophie, terre natale de l’éthique, de fonder une éthique philosophiquement ancrée, une éthique épaisse et puissante, qui n’a de sens que dans l’action. L’éthique agissante devient un moyen de révéler certaines sources de confusions fréquentes en management. Elle nous invite à peser le sens des mots, à interroger notre espace d’action possible. Car nous semblons culturellement enclin à construire collectivement et individuellement une réalité sociale illusoire mais contraignante et à vouloir simultanément des choses qui ne dépendent pas de nous ou qui relèvent de l’impossible. L’éthique apparaît également comme relevant d’une action purement individuelle, qui ne peut être déléguée. C’est à chacun, s’il le souhaite, d’entrer ou non dans cette spirale vertueuse et libératoire de l’éthique. Au niveau du management, il s’agit de refonder l’action sur une perception moins illusoire et absurde de notre environnement, de recentrer sa finalité sur l’être humain et non plus ses chimères. Pour les encadrants, il s’agit de promouvoir les personnes « éveillées », conscientes de la vie et de ses limites, qui sachent accueillir autrui et lui laisser la place et l’opportunité de vivre. Les maîtres mots sont espace, temps et confiance. Par l’écoute et l’échange, un climat propice à la co-construction et à la formation d’un sens collectif partagé et cohésif. L’individu est reconnu humainement, il est entendu, il comprend ce à quoi il participe et croit en ce qu’il fait. L’individu libéré est ainsi à même d’exprimer sa nature singulière et sa pleine efficacité. La refondation éthique de l’action managériale permet ainsi au management de satisfaire son objectif d’efficacité.
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : hal-03720771 , version 1

Citer

Mathias Naudin. La nécessité d’une interrogation éthique philosophiquement ancrée et humainement centrée pour la gestion des hommes dans les organisations. Ethique et management, Université Paris Descartes (Paris V) - CEDAG-Gestion, May 2011, Paris, France. ⟨hal-03720771⟩
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