Si les mécanismes du « plafond de verre » (barrière invisible qui empêche les femmes d’accéder aux hautes sphères du pouvoir, des honneurs et des rémunérations) ont fait l’objet de nombreuses recherches au cours des dernières années, peu de travaux ont exploré, de façon approfondie et systématique, les dynamiques de genre au sein de « l’aristocratie des fonctionnaires ». En croisant les apports des recherches en sociologie du travail et en science politique qui adoptent une perspective de genre, cet article propose un cadre analytique original pour comprendre la « fabrication » différentielle des carrières des hommes et des femmes dans la haute fonction publique. Le questionnement relatif à la conscience de genre/conscience féministe des femmes dans la haute fonction publique, et aux effets de cette orientation sur leur activité, produisent d'éventuels effets de genre sur les politiques publiques, sont des pistes de recherche prometteuses.