Thinking About the Reconfigurations of the Prison Government: Circulations, Rationalities, Dispositifs and Experiences
Penser les recompositions du gouvernement de la prison : circulations, rationalités, dispositifs et expériences [N° 25 de : Champ pénal]
Résumé
Prison’s dependency on change has often been analyzed as a sign of its immutability, a priori disqualifying reforms’ transformative capacity. However, change resists. It imposes itself on researchers. The aim of this special issue is therefore to reassess questions on the reconfigurations of prison government, by proposing on the one hand a critical review of the theoretical and methodological tools at our disposal to re-evaluate prior-documented evolutions, and on the other hand by documenting more recent and little studied changes. To do so, the notion of government will be approached in a double dimension: government of the institution and government of people. Particular attention will be paid to the circulations that shape the contemporary transformations of the prison: transnational circulations, inter-institutional circulations, circulations between sectors of activity. The aim is to decompartmentalize the study of prisons by placing it in the context of broader social developments and by tracing the diffusion and integration of norms, models of action, instruments and experiences in the prison institution. Leaving open the question of the historical malleability of the institution, the contributions gathered in this special issue aim to give an account of the richness of recent research on these questions, in order to grasp the depth of mutations in the modalities of government, forms of power and management of prison populations.
La dépendance au changement de la prison a souvent été analysée comme le signe de son immuabilité, disqualifiant a priori la capacité transformatrice des réformes qui la visent. Pourtant, le changement résiste. Il s’impose à l’analyse. L’objectif de ce numéro est alors de renouveler les questionnements sur les recompositions du gouvernement de la prison, en proposant d’une part un retour critique sur les outils théoriques et méthodologiques dont nous disposons pour réévaluer certaines évolutions déjà connues, et en documentant d’autre part des changements plus récents et peu étudiés. Pour cela, la notion de gouvernement sera appréhendée dans une double dimension : gouvernement de l’institution et gouvernement des populations. Une attention particulière sera portée pour cela aux circulations qui façonnent les transformations contemporaines de la prison : circulations transnationales, circulations inter-institutionnelles, circulations entre secteurs d’activité. Il s’agit de décloisonner l’étude de la prison en l’inscrivant dans des évolutions sociales plus larges et en retraçant la diffusion et l’intégration de normes, de modèles d’action, d’instruments et d’expériences à l’institution pénitentiaire. Laissant ouverte la question de la malléabilité historique de l’institution, les contributions regroupées dans ce numéro visent à rendre compte de la richesse des recherches récentes sur ces questions, afin de saisir l’épaisseur des mutations des modalités de gouvernement, des formes de pouvoir et de gestion des populations en prison.