L’épisode Covid nous a brutalement confinés derrière nos écrans, réduisant nos corps à nos visages, parfois seulement à nos voix, et remplaçant quelques-unes de nos émotions spontanées par des émoticônes. La dynamique et l’ambiance de classe se sont converties en une mosaïque de petites images animées. Cependant, nous avons mis du cœur à l’ouvrage pour garder le lien malgré ou grâce à la distance. Cet article relate une expérience vécue auprès d'étudiants multilingues dans des cours de FLE à l'Université d'Aix-Marseille pendant la période de confinement du printemps 2020. Comment utiliser les ressources multimodales pour garder le contact, enrichir les échanges et stimuler le plaisir d'apprendre ensemble ? Notre analyse se base sur un corpus de séquences pédagogiques synchrones et asynchrones. La multimodalité sera abordée au niveau de la sémiotique sociale en analysant l’usage des différents modes offerts par les plateformes numériques (visuel, vocal, verbal écrit et images…) (Guichon et Tellier, 2017) ainsi que leurs affordances (possibilités et contraintes liées aux environnements). Elle sera structurée en 3 parties : "Au fil du cours" (comment recréer le lien avec une scénarisation hybride), "Le cœur à l'ouvrage" (comment maintenir la connexion entre les apprenants) et "À corps perdu " (comment redonner vie au corps et aux sens). Nous pourrons ainsi mieux comprendre les effets du grand saut dans le tout à distance. Cet article se base sur une expérience d’enseignement du FLE mais la problématique est transférable à l’enseignement des langues vivantes en général.