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Article Dans Une Revue RadioMorphoses. Revue d'études radiophoniques et sonores Année : 2022

Freedom FM au Cameroun entre chimère et rêve brisé. Le flou juridique au service du verrouillage de l'entrepreneuriat radiophonique camerounais

Résumé

La décennie 90 est marquée partout en Afrique subsaharienne par de vastes protestations sociales, s’expliquant par le besoin de libertés (Monga, 1994). Ces mouvements débouchent sur des réformes touchant plusieurs domaines. Il en est par exemple du paysage médiatique monolithique (Frère, 2016), qui connaît une « libéralisation ». Le secteur privé contribue à cette effervescence par la création de nombreuses structures médiatiques. Si la loi en la matière institue la liberté de communication sociale, il convient cependant d’observer que l’État continue d’appliquer une régulation politisée, de type autoritaire (Cabedoche, 2013) en matière de création de médias. Aussi, se traduit-elle très souvent, par l’arbitraire dans la politique d’attribution, voire de rationnement de licences d’exploitation en faveur de ces organisations autour des médias. La problématique au cœur de cette recherche concerne les procédés de contrôle, de verrouillage et de l’entrepreneuriat médiatique au Cameroun. Dès lors, que prévoient les dispositions règlementaires en matière de création des médias au Cameroun ? Sur quelle base les autorisations de fonctionnement sont-elles attribuées ou refusées à ses promoteurs ? L’hypothèse centrale émise est qu’en fonction du positionnement et de la liberté de ton, le pouvoir politique officiel peut décider ou non de la création d’un média ou du retrait de la licence d’exploitation à un promoteur, parfois au mépris de la règlementation déjà en vigueur. L’objectif de cette réflexion est de démontrer comment le pouvoir se sert parallèlement et astucieusement du droit afin de cadrer et bloquer l’entrepreneuriat médiatique des opérateurs économiques qui lui sont hostiles. Cette focalisation permet d’éclairer les spécificités de la normalisation des médias, à partir d’un cas spécifique : celui de Freedom Fm. Initiée par Pius Njawé, « journaliste de combat » (Atenga, 2010, p. 214) et pionnier de la presse privée indépendante en Afrique subsaharienne, la radio n’a jamais pu émettre du fait des démêlées politiciens avec le pouvoir en place. Sur le plan méthodologique, le corpus est constitué de cinq discours des acteurs étatiques (ministres de la communication, premier ministre), dix articles de presse et huit textes juridiques en matière de régulation des médias. Il a été question de procéder à l’analyse des discours d’acteurs étatiques, ceux de l’organe de régulation comme relevant d’un « instituant ». Ceci dans la mesure où ces discours sont marqués par les « contraintes, les pesanteurs doxiques et idéologiques, les jeux de pouvoir » (Amossy, 2006 ; Mucchielli, 2006). Le recours à des éléments « hors textes » permet de ne pas se limiter aux seules analyses texto-centrées (Esquenazi, 2002 ; de La Haye, 1985). Il est question ici de se référer aux justifications et déclarations des promoteurs du domaine ainsi qu’au contexte de prise de décisions par les autorités politiques. Telle qu’envisagée, cette recherche s’inscrit dans l’approche socio-politique et juridique des médias audiovisuels notamment de la radio.
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hal-03683975 , version 1 (30-12-2022)

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Citer

Simon Ngono. Freedom FM au Cameroun entre chimère et rêve brisé. Le flou juridique au service du verrouillage de l'entrepreneuriat radiophonique camerounais. RadioMorphoses. Revue d'études radiophoniques et sonores, 2022, 8, ⟨10.4000/radiomorphoses.3133⟩. ⟨hal-03683975⟩
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