Cet article se penche sur un motif qui revient à plusieurs reprises dans la poésie satirique du XVIe et du XVIIe siècles, alors que l’impuissance masculine donne lieu à une effusion de discours : la mise en scène par le poète de son impuissance pour repousser les avances d’une vieille femme. Chez Maynard, Régnier, Quevedo, Belleau, la mollesse du membre est paradoxalement revendiquée comme le signe d’une saine virilité. La confrontation avec les textes où le poète confesse s’être livré au congrès avec la vieille femme (comme chez Sigogne où l’impuissance est punitive) permet d’interroger les caractéristiques de la performance virile et de mettre en lumière les menaces qui pèsent sur le fantasme d’une maîtrise rationnelle des désirs.