Médamoud, localité de Haute Égypte située à quelques kilomètres au nord de Karnak, a été un des fleurons de l'archéologie française du début du xx e siècle. Fouillé entre 1925 et 1940 par l'Institut français d'archéologie orientale (Ifao) à la demande du musée du Louvre, le site a livré de nombreux monuments s'échelonnant de la XI e dynastie jusqu'à l'époque byzantine 1. Le plus connu d'entre eux est le temple dédié à Montou-appelé le plus souvent « Montou, seigneur de Thèbes, le taureau qui réside à Médamoud » Mnṯw nb Wȝs.t kȝ ḥry-jb Mȝdw-, édifié par les Lagides en modifiant un édifice remontant aux Moyen et Nouvel Empires. Après une longue interruption, le chantier a été réouvert en 2011 pour publier la Porte de Tibère, un monument resté inédit 2. Depuis 2015, un partenariat entre l'Ifao et l'université de Paris-Sorbonne a permis la mise en place d'un nouveau programme de fouilles : l'objectif est de reprendre les activités archéologiques sur le site et de mettre en valeur sa richesse historique et religieuse depuis le début du II e millénaire av. J.-C. jusqu'à la fin du vi e siècle de notre ère 3. En effet, le site couvre une superficie d'environ 15,5 hectares. Ses limites, bien qu'imprécises, dessinent un kôm de forme circulaire, dont la surface initiale peut être estimée grâce aux photographies aériennes du début du siècle. Ce kôm a largement été préservé grâce à la construction, dans les années 1980, d'un mur de protection par le ministère des Antiquités égyptiennes. Or une seule petite partie de cet espace a été explorée au début du xx e siècle (fig. 1) : le temple était effectivement connu depuis le xviii e siècle,