Des collectifs d'un nouveau genre émergent dans les chaînes courtes. Leur objectif est d'organiser la distribution de produits locaux à l'échelle du territoire. Ils se distinguent par les acteurs qui les composent (1) et par leurs objectifs (2). (1) Ils impliquent, en plus des producteurs agricoles, des acteurs de territoire qui sont à l'initiative de ces collectifs. Ces derniers, le plus souvent publics, mais aussi parfois privés, entendent contribuer, par leur action, au développement des territoires. (2) La présence d'acteurs du territoire engendre un dédoublement des objectifs de ces collectifs : à l'objectif de performance logistique, s'ajoute celui de développement territorial. Ces caractéristiques posent de nouvelles questions qui tiennent à la capacité effective de concilier au sein d'un collectif des objectifs d'optimisation logistique orientés vers la rentabilité économique avec des objectifs territoriaux, orientés vers le développement local. Aussi, nous nous demandons : à quelles conditions ces collectifs sont en mesure de participer au développement des territoires sur lesquels ils opèrent, qu'ils servent ou desservent ? Cela revient à chercher à comprendre d'une part à quelles conditions ces collectifs sont en mesure de constituer eux-mêmes des ressources territoriales, et d'autre part, à quelles conditions ces collectifs sont en mesure de mobiliser ou de produire d'autres ressources dans et pour le territoire. Pour cela, nous nous appuierons sur trois collectifs logistiques situés dans les Hauts-De-France. L'analyse montre en quoi ces collectifs peuvent constituer des ressources territoriales de 3 points de vue : ressources matérielles, ressources organisationnelles, ressources idéelles. La discussion propose l'identification des leviers opérationnels permettant de parvenir à ce que ces collectifs constituent des ressources territoriales.