Le mouvement de l’OpenAccess puis de la Science ouverte, l’émergence de nouveaux standards et de nouvelles structures comme les Maisons des sciences de l’Homme ces 20 dernières années posent aujourd’hui la donne éditoriale en France de singulière façon. Face à cette donne, les pôles éditoriaux sont des réponses locales dont la terminologie pose cependant question. Quatre objectifs d’hébergement, d’accompagnement, de production et de recherche et développement les relient autour d’un même objet éditorial : la revue. Si les deux premiers objectifs caractérisent singulièrement les pépinières de revues, les deux derniers définissent en revanche davantage un pôle éditorial. En fonction du développement local de ces quatre spécialités, des catégories de pôles émergent : les pôles historiques, les pôles fonctionnant en hub, les pôles de « nouvelle génération » et ceux qui sont en passe de le devenir. Parmi ces catégories, nous avons particulièrement porté notre attention à celle de « nouvelle génération ». Elle donne à comprendre un pôle éditorial comme une alliance locale de plusieurs acteurs institutionnels coordonnés (deux acteurs, au minimum) autour d’objectifs éditoriaux similaires, qui décident de mettre des moyens humains, matériels et/ou financiers en commun pour les atteindre. Les états des lieux que ces pôles-ci ont dressés et la gouvernance qu’ils ont su proposer nous semblent d’ordre constitutionnel pour continuer à penser correctement leur ancrage de site. Or cette organisation locale correctement fondée nous semble être l’indispensable préalable à un dialogue fédératif entre pôles, lui-même garant d’un dialogue consistant avec les instances nationales (IR, TGIR…).