La qualité de débutant
Résumé
Les enquêtes d’insertion professionnelle des années 1970-1980 ont mis en évidence des évolutions en matière d’insertion professionnelle. Ainsi, les rapports entre école et marché du travail sont marqués notamment par une perte de valeur des diplômes inférieurs au baccalauréat, par une moindre adéquation entre formation et emploi. Les classifications de « la jeunesse » se voient désormais brouillées par les statuts par lesquels passent les jeunes (chômeurs, inactifs, marginaux, stagiaires, etc.). Il apparaît aussi que, si le chômage de masse provoque précarité et instabilité, ses conséquences varient selon les genres : les garçons occupent une série de « petits boulots », les filles tendent à l’inactivité. Une hiérarchie et une concurrence s’opèrent dans les canaux de recrutement, officiels comme l’ANPE [Agence nationale pour l’emploi, intégrée en 2008 à « Pôle emploi »] ouverte à tous, ou internes aux entreprises, plus sélectives. Dans ces conditions, la faible qualification des débutants peut être une « qualité » au regard des conditions de travail, des possibilités de progression professionnelle, de l’adoption d’un « esprit maison », etc., la stabilité s’acquérant sur du long terme.