« Pour certaine quantité de thuille cy-apres enoncée ». Les produits comme moyens de paiement des baux de tuileries en France, XIVe-XIXe siècles - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Hypothèses Année : 2022

« Pour certaine quantité de thuille cy-apres enoncée ». Les produits comme moyens de paiement des baux de tuileries en France, XIVe-XIXe siècles

Résumé

Tile factories and similar establishments have largely been financed by secular or ecclesiastical lordships since at least the fourteenth century, originally with the aim of providing themselves with products for the construction or repair of state buildings. These establishments were then often leased to tile makers who paid their rent more or less exclusively in products, which could represent half of the annual production, and the other half could be marketed by the tile maker. From the end of the medieval period and more clearly from the sixteenth century, certain leases were transformed to generate an annuity partly or fully paid in cash, with a view that had become more speculative. However, the use of finished products as a means of payment has not disappeared. Not all leases were changed, or many only partially, and owners almost always had preferential purchase prices, a form of only potential “rent”. New methods of managing payments in products have also been developed: storage and resale of these at a better price, very low lease but possibility of “monopolizing” all production from time to time in the event of major works, or even lease of sub-products commercially and usefully more interesting, without counting social and political benefits linked to the possession of an indispensable workshop for the well-to-do society. This use of finished products as means of payment is moreover not specific to the payment of establishment rents, since it is found, although less documented, in many other aspects of the production and marketing of architectural terracotta.
Les tuileries et établissements assimilés ont pour beaucoup été financés par des seigneuries laïques ou ecclésiastiques depuis au moins le xive siècle, à l’origine dans le but de se fournir en produits pour l’édification ou la réparation de bâtiments domaniaux. Ces établissements étaient alors souvent baillés à ferme à des tuiliers qui payaient leur loyer plus ou moins exclusivement en nature, celui-ci pouvant représenter la moitié de la production annuelle, et l’autre moitié pouvant être commercialisée par le tuilier. Dès la fin de l’époque médiévale et plus nettement à partir du xvie siècle, certains baux ont été transformés pour générer une rente en partie ou totalement versée en numéraire, dans une optique devenue plus spéculative. L’emploi des produits finis comme moyens de paiement n’a toutefois pas disparu pour autant. Tous les baux n’ont pas été modifiés, ou pour beaucoup seulement en partie, et les propriétaires disposaient quasiment systématiquement de prix préférentiels à l’achat, soit une forme de « rente » seulement potentielle. De nouveaux modes de gestion des versements en nature ont également été développés : stockage et revente à meilleur prix de ceux-ci, rente très basse mais possibilité de « monopoliser » ponctuellement toute la production en cas de travaux importants, ou encore fourniture de sous-produits commercialement et utilitairement plus intéressants, sans compter les bénéfices sociaux et politiques liés à la possession d’un atelier indispensable pour la société aisée. Cet emploi de produits finis comme moyen de paiement n’est d’ailleurs pas propre au versement des rentes d’établissements, puisqu’on le retrouve, quoique moins documenté, dans de nombreux autres aspects de la production et commercialisation de la terre cuite architecturale.
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-03608118 , version 1 (18-03-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03608118 , version 1

Citer

Cyril Lacheze. « Pour certaine quantité de thuille cy-apres enoncée ». Les produits comme moyens de paiement des baux de tuileries en France, XIVe-XIXe siècles. Hypothèses, 2022, pp.59-69. ⟨hal-03608118⟩

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