Derrida, Foucault, Agamben, and the Thinking of the Beginning
Résumé
Biopolitics (bio-power, bio-history) is a notion of Foucault’s that Derrida adresses indirectly, targeting Agamben as proxy. To begin with, Foucault himself seems indeed to have backed out from expressing himself in these terms after 1978 and The Birth of Biopolitics. A study of his texts shows that Foucault’s idea of biopolitics or bio-power is closely related to physiocracy considered as an arche of liberalism. But the very notion of such a historical emergence is crucially incompatible with Derrida’s thinking of the livingness of the living, as reasserted in Life Death. It may very well be an example of what Heidegger called the thinking of the beginning, and ultimately a false track. Derrida’s criticism of Agamben in The Beast and the Sovereign hinges on this, precisely insofar as the Italian philosopher took Foucault’s biopolitics hypothesis seriously, up to a certain point.
Biopolitique (biopouvoir, biohistoire) : c’est là une notion de Foucault que Derrida aborde indirectement en prenant Agamben pour cible de substitution. En premier lieu, Foucault lui-même semble bien avoir cessé de s’exprimer en ces termes après 1978 et La naissance de la biopolitique. Une étude des textes de Foucault montre que son idée de biopolitique ou de biopouvoir se rapporte étroitement à la physiocratie considérée comme une arkhè du libéralisme. Mais la notion même d’une telle émergence historique est crucialement incompatible avec la façon dont Derrida pense la vivance du vivant, réaffirmée dans La vie la mort. Ce pourrait bien être un exemple de ce que Heidegger appelait la pensée du commencement, et en fin de compte une fausse piste. Dans La bête et le souverain, Derrida critique Agamben précisément dans la mesure où le philosophe italien a pris au sérieux l’hypothèse foucaldienne de la biopolitique, jusqu’à un certain point.