De la ratification du Traité de Maastricht au rejet du Traité établissant une constitution pour l'Europe : les gauches françaises ont-elles été eurosceptiques ?
Résumé
Cet article s'intéresse aux réticences à l'intégration européenne d'une partie de la gauche française. Pour ce faire, nous étudions les caractéristiques des oppositions de gauche au projet européen lors des référendums de 1992, portant sur la ratification du Traité de Maastricht, et de 2005, portant sur la ratification du Traité établissant une constitution pour l'Europe. Nous comparons les arguments mobilisés par les principaux représentants de Lutte ouvrière, de la Ligue communiste révolutionnaire, du Parti communiste français et des socialistes sceptiques sur la construction européenne. Nous distinguons principalement deux grandes catégories d'oppositions à l'encontre de l'Union européenne : d'une part les oppositions de nature socio-économiques, caractérisées par des préoccupations essentiellement économiques, de l'autre les oppositions socio-nationalistes, centrées autour de la prévalence de la nation française. A l'issue de notre analyse, il apparaît que chacune des familles politiques étudiées exprime des inquiétudes à l'égard du projet européen, et mobilise, à des degrés divers, des arguments à la fois socio-économiques et socio-nationalistes. Il ressort également que l'hostilité d'une partie de la gauche à l'encontre de la construction européenne semble s'être renforcée entre 1992 et 2005. Pour autant, notre analyse demeure exploratoire et nécessiterait davantage d'études pour être confirmée.
Domaines
Science politique
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