Les personnes transgenres représentent 0.3% à 4.5% des adultes et 1.2% à 8.4% des enfants et adolescents. Elles partagent un vécu d'exclusion sociale et de violences, des indicateurs, besoins et risques spécifiques. Certaines ont recours aux soins pour leur transition (modification de certaines caractéristiques corporelles visant à modifier leur expression de genre). Ensuite, des facteurs biologiques, comportementaux, sociaux, économiques et structurels les placent en situation de vulnérabilité vis-à-vis de risques de santé, notamment en santés sexuelle (plus spécifiquement VIH/SIDA), mentale (risque suicidaire) et addictologique. Enfin, elles font face à des difficultés documentées d'accès aux systèmes de santé imputables à leur inadaptation et à des pratiques discriminatoires de la part des professionnels de santé. Ces éléments font considérer qu'elles prennent leurs décisions de santé dans un objectif de survie immédiate et non de gestion des risques. Pour réduire ces iniquités de santé, il a été proposé d’associer directement les personnes et organisations communautaires à la réflexion sur cette problématique, afin de développer des solutions adaptées et applicables au contexte socio-culturel. La France produit peu de données sur leur santé et les systèmes de soins sont limités aux services spécialisés de santé mentale contrôlant l'accès aux interventions de transition. Leur incomplétude a été mise en avant par les associations, le Défenseur des Droits et récemment par la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT. Elles forment donc une part importante de la population dont la santé est dégradée par des barrières systémiques d'accès aux soins et des besoins et des risques spécifiques non répondus. Face à l'impératif de transformation des systèmes de soins et de travail partenarial, cette communication présentera les données actuelles sur les déterminants et les besoins de santé, ainsi que des perspectives innovantes et basées sur des preuves concernant la participation des personnes concernées et la promotion de leur santé centrée sur ces populations.