Une prosopographie des Italiques à travers les sources littéraires romaines : quels enseignements ?
Résumé
This article analyses the contribution of literary sources to our knowledge of the Italics. It focuses on the Abruzzi, where prosopographical research has identified twenty Italics who lived between the beginning of the 5th century BC and the Social War. It first examines the contexts and motives for the appearance of these names in the literary sources. Names appear in two very different contexts: in wars where these peoples served as allies of Rome and where some of their most illustrious members would have made an assault on uirtus; and in the Social War, due to the harshness of the conflict and the maintenance of family memory by those who managed to join the Roman aristocracy one or two generations later. The analysis then focuses on the distribution of occurrences according to the types of literary sources, focusing in particular on the over-representation of occurrences in Orosius and Silius Italicus and on their under-representation in Greek-speaking authors. Finally, it discusses the way in which these Italics from Abruzzi viewed Rome.
Cet article analyse l’apport des sources littéraires à la connaissance des Italiques. Il se concentre sur la région des Abruzzes, dans laquelle une recherche prosopographique a permis de recenser vingt Italiques ayant vécu entre le début du Ve siècle av. J.-C. et la Guerre Sociale. Il examine d’abord les contextes et les motifs d’apparition de ces noms dans les sources littéraires. Des noms apparaissent dans deux contextes très différents : lors de guerres où ces peuples servirent comme alliés de Rome et où certains de leurs plus illustres représentants auraient fait assaut de uirtus ; lors de la Guerre Sociale, en raison de l’âpreté du conflit et de l’entretien de la mémoire familiale par ceux qui parvinrent à intégrer l’aristocratie romaine une ou deux générations plus tard. L’analyse porte ensuite sur la répartition des occurrences en fonction des types de sources littéraires, s’arrêtant en particulier sur la surreprésentation des occurrences chez Orose et par Silius Italicus et sur leur sous-représentation chez les auteurs de langue grecque. Il aborde enfin le regard que ces Italiques des Abruzzes portaient sur Rome.