Introduction : Le programme d'autogestion des maladies chroniques (CDSMP) a permis d'améliorer l'état de santé des patients. Cependant, la recherche s'est principalement concentrée sur les personnes souffrant de maladies chroniques et n'a pas exploré en profondeur les programmes de prévention ciblant les individus présentant des profils de vulnérabilité spécifiques.Objectif : Cette étude visait à comprendre les effets du CDSMP sur l'expérience vécue des patients vulnérables inclus dans le projet EFFICHRONIC en France, en fonction de leurs besoins et de leurs attentes avant et après leur participation.Méthodes : Nous avons mené une étude qualitative phénoménologique sémio-pragmatique basée sur 37 entretiens approfondis avec 20 patients (20 avant/17 après CDSMP). Résultats : En transformant les dimensions existentielles (identité, relation aux autres et expérience corporelle), la maladie chronique génère de nouveaux besoins chez la personne vulnérable. En entrant en résonance avec les attentes et les besoins des participants, le CDSMP induit une motivation et un sentiment d'appartenance à une communauté de pairs. Il a permis aux participants de devenir acteurs de leur propre santé jusqu'à l'autonomisation. Bien que certaines limites soient signalées, le programme a éveillé chez les participants le désir de mieux prendre soin de leur santé et de développer des compétences personnelles avec, pour certains, le désir de s'impliquer dans l'éducation à la santé.Conclusion : Notre approche phénoménologique a mis en évidence la résonance entre le programme (sa conception et sa mise en œuvre) et l'expérience vécue des patients, comme un élément efficace d'empowerment. Cela nécessite de former les animateurs à solliciter l'expérience vécue des patients. En outre, comme une approche centrée sur le patient est requise, les animateurs doivent apprendre à adapter la conception du programme à la singularité du patient.