Rompre avec le cloisonnement a priori des mouvements sociaux d’Europe Centrale dans le registre de l’anormalité politique, voire du pathologique, afin de participer à une meilleure prise en compte des modalités concrètes de leurs insertions dans leur environnement politique, tel est précisément le projet qui guide ce numéro de la revue Transitions. En réunissant des contributions volontairement variées, aussi bien aussi bien par les cas nationaux mobilisés que par la nature des mouvements analysés, ce numéro n’aspire nullement à dresser un portrait exhaustif de l’état des mouvements sociaux dans l’ancienne zone d’influence soviétique. En laissant à voir ces phénomènes dans toute leur diversité et dans toute leur complexité, il espère bien plus participer à ouvrir de nouvelles interrogations, à explorer de nouvelles pistes de recherche et à contribuer de la sorte, en rupture avec un exceptionnalisme méthodologique encore trop souvent d’usage, au nécessaire effort de réévaluation théorique de l’étude des mouvements sociaux dans le post-communisme.