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Autre Publication Scientifique Année : 2021

Max Jacob

Patricia Sustrac
Max Jacob
  • Fonction : Auteur
Alexander Dickow
  • Fonction : Auteur

Résumé

Max Jacob rencontre Louis Guilloux en septembre 1926 à St-Brieuc grâce à Jean Grenier. Les discussions abordent tous les domaines chers à Jacob, de l'anecdote à un savant cours de littérature, de l'esthétique à la religion, de l'astrologie à la poésie (Guilloux, p. 177-178). Cette rencontre mémorable établit une amitié que leur correspondance concrétise en partie. En effet, malgré une réelle connivence, l'épisode représente un éclair d'amitié intense dans une relation qui ne pouvait vraiment s'approfondir, malgré un attachement commun pour la Bretagne. Le communisme et l'athéisme de Guilloux s'opposaient au conservatisme catholique de Jacob. Ces obstacles expliquent pourquoi Jacob ne semble pas s'être beaucoup investi dans une correspondance avec Guilloux et les silences du cadet (qui avoue être un « mauvais épistolier », ibid., 43) indiquent la même chose. Sur les vingt-cinq missives, treize, soit plus de la moitié, ne sont que des cartes postales, loin des longues effusions que Jacob pouvait adresser aux amis privilégiés. Qui plus est, Guilloux était déjà un romancier mûr et accompli, ferme dans ses convictions (Jacob, aimant à former les jeunes esprits, n'avait pas de prise réelle auprès de Guilloux). Jacob tarde à lire Le Sang noir ; l'ayant lu, il semble convaincu de la grandeur du romancier, mais ne propose pas de commentaires nourris sur le roman : Guilloux est un pair auquel il n'a rien à apprendre. Cette correspondance paraît donc d'une portée limitée en dépit de son évidente chaleur amicale. La chaleur, elle, est réelle, comme en témoigne, les pages émouvantesdeux chapitres entierssur Jacob par Guilloux dans Absent de Paris et de nombreuses allusions admiratives dans ses Carnets. Leur tonalité est celle de l'élégie : si la correspondance suggère une relation limitée, Guilloux montre que la personnalité de Jacob a laissé un souvenir indélébile de parfaite camaraderie. En 1926, Jacob a présenté Guilloux à Julien Lanoë qui publiera dans sa revue La Ligne de coeur « Souvenirs sur Georges Palante » (7 e cahier, nov. 1926, p. 25-49). Comme Jacob, Lanoë tentera de convertir Guilloux qui prendra alors ses distances. On retrouve ce même dispositif avec Jacob, pour les mêmes raisons. L'éclat de la rencontre de l'été 1926 est demeuré vivace pour entretenir le lien amical mais le silence s'installe après le 21 juillet 1927 entrecoupé de reprises ponctuelles de l'épistolaire. Guilloux a été d'une grande fidélité à Jacob. Membre fondateur en 1949 de l'association des Amis de Max Jacob, il est venu avec sa fille Yvonne assister aux funérailles du poète le 5 mars 1949 à St-Benoît-sur-Loire.

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Dates et versions

hal-03502600 , version 1 (23-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03502600 , version 1

Citer

Patricia Sustrac, Max Jacob, Alexander Dickow. Max Jacob. DICTIONNAIRE LOUIS GUILLOUX, A paraître. ⟨hal-03502600⟩
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