Comment définir la « civilisation », l’un des champs disciplinaires de l’hispanisme ? À partir d’un domaine de recherche particulier, l’histoire des intellectuel.les antifranquistes espagnol.es exilé.es en 1939, on proposera une réflexion sur les outils théoriques et méthodologiques engagés par la discipline et leur mutation actuelle. L’exil étant par essence un phénomène de marginalisation ou déterritorialisation, qu’est-ce que les intellectuel.les exilé.es, depuis la marge ou le non-lieu de l’exil, peuvent avoir à dire sur cette Espagne qu’ils et elles n’habitent plus ? Le retour d’exil, ou plutôt le post-exil, apparaît comme une fenêtre d’observation privilégiée pour étudier cette confrontation entre la pensée exilée et la réalité de « l’intérieur », notamment au moment de la Transition post-franquiste. C’est aussi le lieu depuis lequel repenser l’histoire de l’exil elle-même, comme une hétérographie de l’histoire de l’Espagne : un récit alternatif, minoritaire et dissonant, mais qu’il importe de restituer dans son opérativité critique.