La question que pose l’intégration du collectif espagnol exilé à la vie et à la culture mexicaines est la suivante : est-ce que l’histoire, la production culturelle et la mémoire du collectif d’espagnols exilés, en bonne partie naturalisés, appartient aujourd’hui au patrimoine mexicain ou bien au patrimoine espagnol ? Et comment ces pays ont-ils, ou peuvent-ils, incorporer l’histoire et la mémoire de ce collectif d’exilés à leur propre récit national ? La présente communication porte sur une initiative hispano-mexicaine récente, une carte interactive et collaborative de l’exil républicain espagnol au Mexique, disponible en ligne, qui propose une géolocalisation de lieux de mémoire de l’exil espagnol assortie de contenus multimédia. Un projet cofinancé par l’Espagne et le Mexique, qui a pour but de rendre visible la présence passée de ces exilés dans l’espace public de la capitale mexicaine et de rendre accessibles divers documents d’archives aux internautes, de façon à faire mieux connaître la réalité de cet exil aux génération actuelles, et à promouvoir une forme de "tourisme mémoriel". Ce projet est donc un exemple de patrimonialisation d’une mémoire diasporique, dont l’analyse révèle pourtant certaines contradictions et difficultés, à la fois techniques et théoriques, qui mettent en relief les enjeux actuels des questions mémorielles en Espagne.