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Article Dans Une Revue Genre & histoire Année : 2012

Des hystériques en mouvement : d’une assignation à une libération des corps ? Engagement des médecins et discours thérapeutiques dans la seconde moitié du XIXe siècle en France

Résumé

Throughout the nineteenth century, a growing part of the French medical field focuses on this specific « pathology » called Hysteria. At that time, doctors are producing a rich literature especially fixed on female bodies, a big corpus which is also a great opportunity for the history we want to do: to analyse both the representations around female moving bodies and the influences of the biological theories and the epistemological transformations of medicine. Around hysteria, body movement and therapeutic efficiency allow a controlled “female body liberation”, but the socio-political frame – shared by doctors – still contributes to maintain women in their social and medical corset. Doctors’ commitment does contribute to reinforce the sexual dichotomy of the French society of the second half of the nineteenth century, and in the same dynamic they contribute to strengthen the connection made between motherhood and femininity as a pillar from Bourgeois’ ethos. With our focalisation on hysteria, our ambition is to analyse in deep, at the border between medicine and pedagogy, discourses’ flow made for physical activities that can heal female bodies concerned by hysteria.
Tout au long du XIXe siècle, une partie substantielle du champ médical se focalise sur cette « pathologie » aux contours troubles qu’est l’hystérie. Elle produit une littérature médicale, intéressante du point de vue de l’histoire des corps féminins en mouvement et de la manière dont les acteurs de l’époque mobilisent les « théories » biologiques - et donc du genre -, sur fond de métamorphoses de l’épistémologie médicale. Au sujet de l’hystérie, mouvements des corps et efficacité thérapeutique entrent dans une dialectique singulière : les discours médicaux sur une éducation physique féminine oscillent entre d’évidentes logiques d’assignation aux normes sociales associées à la féminité et une « libération » sous contrôle et modérée des corps. Dans ce cadre, l’engagement des médecins n’entérine pas uniquement une situation préexistante. Bien au contraire, les médecins, édifiant la mère en pilier de l’habitus social bourgeois, participent à la stabilisation d’un différentialisme sexuel, scientifiquement fondé. En nous focalisant sur l’hystérie, nous dévoilons, à l’interstice entre médecine et pédagogie, quelques éléments d’une histoire de la circulation des discours « pour un mouvement qui soigne » les corps féminins hystérisés.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03472571 , version 1 (09-12-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03472571 , version 1

Citer

Gregory Quin, Anaïs Bohuon. Des hystériques en mouvement : d’une assignation à une libération des corps ? Engagement des médecins et discours thérapeutiques dans la seconde moitié du XIXe siècle en France. Genre & histoire, 2012. ⟨hal-03472571⟩
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