Du sombre pouvoir de l’Anneau à l’ennoblissement des héros : on a toujours besoin d’un plus hobbit que soi
Résumé
« Saruman believes that it is only a great power that can hold evil in check, but that is not what I have found. I’ve found it is the small things, everyday deeds of ordinary folk, that keep the darkness at bay. Simple acts of kindness and love. » Telle est la position de l’Istar Gandalf dans l’adaptation cinématographique du Hobbit de Peter Jackson (2012). Selon J. R. R. Tolkien, en effet, si un trop grand pouvoir peut être corrupteur, les plus vulnérables ou les plus humbles sont capables de résister à sa tentation hubristique, de ne pas céder à la folie des grandeurs. Nous nous concentrerons d’abord sur les caractéristiques de l’Anneau de pouvoir dans The Lord of the Rings, promesse de force démiurgique, toujours associé au « Dark Power » de son créateur, le Maya Sauron. Certain.e.s critiques l’assimilent d’ailleurs à la bombe atomique, ce que l’auteur réfute dans sa correspondance : « Of course my story is not an allegory of Atomic power, but of Power (exerted for Domination). » Pour Tolkien, il est impossible d’utiliser cet artefact pour faire le bien : le véritable pouvoir, celui de la résistance, se trouve où on ne s’y attend pas, chez les Hobbits « ennoblis » Cette position serait-elle liée à la vision chrétienne de l’écrivain, lecteur de la King James Bible, et a fortiori, de l’évangile selon Matthieu ? « 5:5: Blessed are the meek: for they shall inherit the earth. » Les plus petits ont bien de grandes responsabilités.