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Communication Dans Un Congrès Année : 2021

L’excès amoureux et sa cure dans quelques practicae médiévales

Résumé

En matière de santé, la médecine médiévale repose sur un principe de modération, hérité du savoir antique. La sphère sexuelle ne déroge pas à cette règle : si l’abstinence peut se révéler néfaste, un amour excessif entraîne bien souvent une forme de mélancolie. Communément désignée sous l’appellation amor hereos, la maladie d’amour a donné lieu à de nombreux traitements. Dans ces thérapies, qui empruntent tant au poète Ovide qu’aux autorités médicales, éloigner l’objet du désir ou chasser la pensée amoureuse constitue la principale cure. Les médecins recommandent également des remèdes radicaux, le plus célèbre consistant à susciter le dégoût de l’amoureux (Bernard de Gordon). Preuve de l’oscillation constante entre littérature et médecine, la lecture des Remèdes à l’amour d’Ovide sera d’un grand secours au malade (Michel Savonarole). L’excès amoureux peut encore se manifester de manière plus particulièrement organique. Affectant directement les membres de la génération, il est à l’origine de pathologies dont les symptômes ne sont pas nécessairement différenciés. Dès lors, les médecins abordent des maux aussi divers que le priapisme, le satyriasis, le prurit ou les pollutions nocturnes. Pour atténuer ou supprimer le désir amoureux, sont énumérées des substances réputées anaphrodisiaques, à l’image du camphre, célébré dans des vers d’inspiration salernitaine. L’adoption d’un mode de vie chaste, propre à certains ordres religieux, peut aussi être conseillée (Michel Savonarole, Antonio Guaineri). Dans une perspective de purgation des humeurs viciées, l’acte sexuel constitue toutefois également un remède, qu’il soit accompli dans le cadre du mariage ou lors de pratiques médicalement encadrées. Pour conclure ce tour d’horizon des maux amoureux, cette communication propose d’analyser les différences qui émergent dans les cures, selon que les excès touchent un patient ou une patiente. Troubles essentiellement masculins, ils ne sont en effet que ponctuellement attribués aux femmes. Il conviendra alors de s’interroger sur leur répartition au sein des traités médicaux, et sur les représentations qui leur sont attachées.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03461240 , version 1 (03-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03461240 , version 1

Citer

Estela Bonnaffoux. L’excès amoureux et sa cure dans quelques practicae médiévales. Discite sanari. Les remèdes à la passion amoureuse de l'Antiquité au XVIIIe siècle, Jun 2021, Paris, France. ⟨hal-03461240⟩
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