« D’un amour stellaire » : à propos du film de Manoel de Oliveira, Le Soulier de satin (1985), d’après la pièce de Paul Claudel
Résumé
Pièce de sept heures, en quatre journées, que Paul Claudel lui-même disait injouable, texte poétique par les mots bien sûr, et autant par les musiques classiques ou folkloriques, un chœur qui commente l’action, les voix qui portent haut le verbe claudélien, venant d’interprètes littéralement habités par leurs rôles. Une constellation imbrique les espace-temps, écran, scène, coulisses ; parcourt le cosmos qui fait retrouver les fééries de Georges Méliès ; navigue entre tableaux vivants, miniatures, dessin animé, ombres chinoises, bande dessinée mi‐fantaisie mi‐fantastique ; entraîne dans une épopée évoquant Ulysse, entre solennité et drôlerie ; réfléchit tout autant sur des réflexions morales et politiques sur le progrès scientifique et technique, sur les échanges commerciaux ou religieux entre l’Occident et l’Orient.