Parmi les nombreux sites préhistoriques du piémont pyrénéen, le secteur du vallon de Rodes occupe une place particulière en raison des découvertes qui y ont été faites dans la seconde moitié du XIXe siècle et rendue célèbre par E. Lartet. La Grotte d’Aurignac, découverte en 1852 avant d’être fouillée en 1860 par Lartet, a ainsi occupé une place déterminante dans les débats scientifiques de l’époque et a fini par donner son nom au premier technocomplexe du Paléolithique supérieur européen, l’Aurignacien. En 1961, Louis Méroc ouvre à proximité, à l’aide d’une pelle mécanique, une tranchée de 3 mètres de large et 10 mètres de long qu’il baptise Aurignac II (Aurignac I étant la Grotte/Abri d’Aurignac éponyme). Il découvre notamment une couche de sédiments sableux associée à une industrie d’allure aurignacienne et scellée par un niveau de blocs calcaire qu’il interprète comme le résultat de l’effondrement d’un vaste abri. Avec la dynamique impulsée par l’ouverture du nouveau Musée-forum de l’Aurignacien, et à la suite de différents travaux de recherches entrepris dans le secteur pyrénéen (Mas d’Azil, Gorges de la Save et Seygouade, Isturitz, Gatzarria par exemple) depuis quelques années, il apparaît dorénavant que le potentiel du vallon de Rodes en terme archéologique demeure encore largement sous-exploité. Les objectifs à long terme de ce programme de recherche sont donc : 1/ d’approfondir notre connaissance du cadre morphosedimentaire local, 2/ réévaluer les collections et archives anciennes, 3/ récolter de nouveaux ensembles mieux contrôlés et 4/ replacer les gisements d’Aurignac dans les modèles chronologique, technologique et culturel actuels.