Le triptyque Performance, discipline, fatigue est soumis au caractère mouvant des rapports sociaux de production. C’est un fil d’Ariane autour duquel s’articulent les engagements musculaires, posturaux et psychiques des hommes au travail. Pourtant, entre dénonciations et préconisations, il est difficile d’en mesurer tous les effets sur la santé : forcer le mutisme des sources à ce propos relève souvent de la gageure. Ce livre retrace la façon dont, depuis le XVIIe siècle, la fatigue a été conceptualisée, les efforts au travail évalués, mesurés, quantifiés, afin d’optimiser la performance par la discipline. En explorant cet objet de recherche aussi fuyant qu’original, les auteurs, venus de plusieurs horizons disciplinaires, contribuent à une écriture nouvelle de l’histoire du labeur. Entre épuisement et surmenage, le corps est inscrit dans des logiques productives pleinement constitutives de la peine des hommes au travail.