Etienne Gilson et Maurice Blondel dans le débat sur la philosophie chrétienne - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue Thomiste Année : 1999

Etienne Gilson et Maurice Blondel dans le débat sur la philosophie chrétienne

Résumé

Étienne Gilson et Maurice Blondel dans le débat sur la philosophie chrétienne 1 par fr. Henry Donneaud o.p. Étienne Gilson et Maurice Blondel prirent l'un et l'autre une part active au débat sur la philosophie chrétienne qui battit son plein entre 1931 et 1933. Ils en furent même parmi les principaux protagonistes. Ils s'y opposèrent l'un à l'autre en des termes très antagonistes. Et pourtant, malgré ces divergences profondes, un constat s'impose d'emblée : aucune discussion réelle ne put avoir lieu entre les deux philosophes. S'il y eut alors un riche débat sur la « philosophie chrétienne », s'ils y jouèrent l'un et l'autre un rôle majeur, ils ne purent parvenir à débattre ensemble. La discussion entre eux deux sur ce sujet se résume presque à un non-événement. Bien des points, pourtant, auraient pu les rapprocher. Tous deux laïcs, formés dans l'université d'État au sein de laquelle ils menèrent leur carrière, ils illustrent ensemble l'émergence des « théologiens en veston », c'est-à-dire l'arrivée puissante et déterminée, au coeur de la vie intellectuelle catholique, d'intellectuels laïcs. Loin de sortir du sérail clérical, ils se sont formés à la réflexion philosophique de manière indépendante. Ils ont construit par eux-mêmes, patiemment, leur itinéraire intellectuel, aussi libres que possible, pour des catholiques pratiquants, des contraintes cléricales et confessionnelles. Ils auraient pu se rejoindre, au moins négativement, par des positions contraires qu'ils auraient chacun défendu face à un même problème : ainsi Gilson partageait-il avec Bréhier un terrain commun sur lequel les deux professeurs à la Sorbonne pouvaient s'opposer. Il n'en fut rien entre Gilson et Blondel. Curieusement, ils s'accordaient sur une commune réponse de principe, affirmative, à la question : la notion de philosophie chrétienne est-elle pertinente ? Pourtant, entre eux deux, l'incompréhension fut radicale dès le début de la controverse. Leur désaccord n'était pas terme à terme ; il prenait sa source dans deux problématiques différentes, plus exactement dans deux conceptions de la philosophie qui ne parvinrent pas à se rencontrer. C'est cette absence de débat entre les deux hommes, au coeur d'une mêlée pourtant riche et animée, que nous voudrions tenter d'expliquer 2. Aux origines du débat sur la « philosophie chrétienne » La présentation classique Le débat trouverait son origine chez Émile Bréhier, en particulier dans le chapitre de son Histoire de la philosophie consacré à la fin de l'antiquité et au Moyen Âge, publié en 1927 3. Analysant les rapports entre hellénisme et christianisme, Bréhier croyait pouvoir constater la stérilité philosophique du christianisme, c'est-à-dire à l'absence de tout apport proprement
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Identifiants

  • HAL Id : hal-03376999 , version 1

Citer

Henry Donneaud. Etienne Gilson et Maurice Blondel dans le débat sur la philosophie chrétienne. Revue Thomiste, 1999, 99, p. 497-516. ⟨hal-03376999⟩

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