L'Académie française correctrice de texte.
Résumé
L’article se propose de déplacer la notion de relativité de la cohésion et de la cohérence sur l’axe diachronique d’une langue : le français. Il suit, comme un cas d’école, les Remarques que l’Académie française a compilées vers 1720 sur une traduction célèbre, la Vie d’Alexandre le Grand par Vaugelas préparée dans les années 1640 . Quelque 80 ans se sont écoulés dans l’intervalle. Nombre de ses remarques, souvent correctrices, portent sur des problèmes de cohérence et de cohésion. Elles traduisent un imaginaire évolutif de la textualité, très exigeant, selon lequel elle resserre avec un scrupule parfois tatillon, tout ce qui peut faire sortir le texte de son genre et de l’aptum. Par ailleurs elle traque , en matière d’anaphore, d’ellipse ou de syntaxe notamment, tout ce qui peut nuire à la cohésion du texte .