L’éducation des êtres humains est l’objet d’un questionnement fort ancien. En ce qui nous intéresse ici, nous limitons notre point de départ à un mouvement qui a émergé à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, celui de l’École Nouvelle, au sein desquels des éducateurs œuvrant dans des institutions éducatives se réclamant des valeurs des Lumières cherchent et tâtonnent sans relâche pour trouver des conditions, des moyens et des dispositifs pédagogiques qui soient réellement en capacité de faire accéder les enfants de l’humain aux dimensions de leur humanité. Dans notre proposition, il s’agit donc, d’étudier quelques acceptions de ce qui pourrait revêtir notre humanité au travers de la question de l’apprendre et de comprendre en que l’atteinte d’objectifs éducatifs empreints des valeurs humanistes, est, au-delà de l’important, primordiale et même vitale au sens propre, pour l’individu et pour la société humaine. Si nous voulons étudier des processus, tels qu’ils peuvent être réalisés en situations éducatives explicitées en fonction de leurs objectifs et pratiques éthiques, qui passent par « le faire », « le faire faire » et aboutissent à un « se faire », alors, quels sont les caractéristiques des dispositifs pédagogiques et leurs contextes facilitants pour être mis au service de ces intentions ? Les auteurs s’appuient sur leurs longues années de recherche et de pratique sur l’activité des personnes, des groupes et des organisations pour répondre à ces questionnements, en faisant le lien avec l’état de l’art des recherches en sciences de l’éducation et de la formation qui doivent permettre des aller-retour concernant la question de la construction et de la transformation de soi, pour en extraire les caractéristiques communes – depuis les invariants de Freinet- jusqu’à leurs singularités – comme apparaissant dans les approches sensibles et transversales -.