Les différentes formes d’intelligence machine n’ont cessé d’évoluer et de se perfectionner depuis les années 1980. Ces évolutions prennent appui sur les formes d’apprentissage qui ont été ébauchées dès les années 1950 et pour lesquelles de nouvelles applications sont aujourd’hui trouvées grâce à deux phénomènes principaux : l’accroissement des puissances de calcul des machines, et l’accès à de nouveaux ensembles de données élaborés par différents acteurs à partir de textes, d’images et de sons accessibles via Internet et nécessaires à l’apprentissage approfondi (deep learning). Cette étude présente les formes d’intelligence machine auxquelles les artistes font appel aujourd’hui dans le cadre de leur pratique artistique, à l’aune des transformations associées à l’intelligence dite « artificielle ». Il s’agit dans un premier temps de décrire les systèmes informatiques sur lesquels reposent ces formes d’intelligence. Il est ensuite dressé une filiation entre les formes d’intelligence machine convoquées aujourd’hui dans le cadre d’expositions collectives ayant pour thématique l’intelligence artificielle et des œuvres pionnières réalisées dès les années 1980. À partir de l’établissement de cette filiation, des hypothèses concernant la représentation des machines au sein d’espaces d’exposition sont énoncées afin de présenter les enjeux auxquels se trouvent confrontés les artistes face aux formes actuelles d’intelligence machine.