Cette note méthodologique revient sur l'articulation de deux préoccupations courantes des enquêtes sociologiques : la comparaison internationale et la démarche ethnographique. Elle invite à les penser croisées plutôt qu'additionnées, en détaillant les perspectives ouvertes par une ethnographie comparative internationalisée, c'est-à-dire l'immersion d'une durée conséquente dans plusieurs environnements sociaux (organisation, lieu, réseau…) au sein de pays distincts, où l'on partage les conditions d'existence et les émotions d'individus (abrogeant par-là la distinction entre observé et observateur). Pour en démontrer les atouts et en recenser les perspectives, je m'appuie sur une enquête conduite de 2014 à 2016 dans le service public d'emploi français et allemand (Clouet 2018). Cette contribution est organisée en sept parties, qui recensent les différents angles comparatifs disponibles pour l’ethnographe internationalisé soucieux d’exploiter et d’épuiser au maximum ses données.