Le “Projet Sciences” pour les classes de 6ème du LéA “collège Pailleron” est basé sur la mise en place de supports de séances disciplinaires, utilisés par des enseignants de différentes disciplines autour d’un thème, « le Voyage vers Mars ». Dans ce contexte, deux axes de réflexion sur le rôle de passeur sont apparus, autour de l’interdisciplinarité d’une part et l’autonomie d’autre part. En permettant une réflexion collective, nourrie par les résultats de la recherche, Lucie Copreaux, doctorante au LDAR et enseignante en lycée, a tenu ce rôle de passeur entre les chercheurs et les enseignants, caractéristique d’une « recherche collaborative orientée vers la conception » (Sanchez, Monod-Ansaldi, 2015 ; Copreaux et al. 2020). Un premier rôle de “passeur entre disciplines” a permis une intercompréhension entre les enseignants. Ainsi, si l’approche interdisciplinaire doit permettre de cerner une problématique selon tous les angles disciplinaires (Fourez, 2001 ; Lenoir, 2015), elle touche dans le second degré à l’identité professionnelle des enseignants, définie par l’appartenance disciplinaire (Baluteau, 2008). Les pratiques pédagogiques et le rapport au savoir des enseignants doivent alors être explicités entre collègues de différentes disciplines. En particulier, une définition d’« objets frontières » entre les disciplines (Monod-Ansaldi, Vincent et Aldon, 2019), concrétisés dans un carnet de bord, a permis de disposer d’un vocabulaire et de pratiques communs. Il est apparu alors nécessaire de modifier la relation aux objets de savoir et à leur circulation, pour les élèves comme les enseignants. Nous sommes partis de l’hypothèse suivante : si les élèves peuvent articuler, conceptualiser les savoirs grâce à des supports clairs, au sein d’îlots de rationalité (Fourez, 2001) alors les enseignants pourront accompagner, aider les élèves dans cette quête. Ce travail a permis de changer la posture de l’enseignant, qui ne sera plus le détenteur et le transmetteur du savoir, et la posture de l’élève, qui va devenir acteur de la construction de son savoir. Pour cela, il a été nécessaire de proposer des modalités didactiques spécifiques afin de faciliter l'appropriation des savoirs par les enseignants lors de la mise en oeuvre de séances hors de leur champ disciplinaire d’une part, et la circulation du savoir entre les élèves d’autre part. Enfin, l’approche autonome a été complétée par un rôle de passeur sur l’importance de la différenciation dans les supports et les consignes, tenu dans notre contexte par les professeurs de SEGPA du projet. Cette communication présentera les différents acteurs impliqués dans le LéA, et les frontières initiales. Puis nous verrons comment ces différents rôles de passeurs ont permis de dépasser ces frontières, au sein du projet et, au-delà du contexte du Projet Sciences, dans la pratique d’une enseignante du projet au sein de sa classe. http://ife.ens-lyon.fr/lea/le-reseau/manifestations/rencontre-internationale-des-lea-2021/contributions-des-lea/98_lea_pailleron_co http://ife.ens-lyon.fr/lea/le-reseau/les-differents-lea/college-pailleron-paris/college-pailleron-paris