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Poster De Conférence Année : 2018

La kinase d’Eimeria tenella EtROP1 inhibe l’apoptose de la cellule hôte

Alix Sausset
Yves Le Vern
Alisson Niepceron
Julie Tottey
Sonia Lacroix-Lamandé
Fabrice Laurent
Anne Silvestre

Résumé

Les coccidies sont des parasites protozoaires à développement intracellulaire obligatoire, responsables de pathologies humaines (toxoplasmose causée par Toxoplasma gondii) et vétérinaires. Chez T. gondii, certaines kinases provenant du compartiment des rhoptries (ROP) constituent des facteurs de virulence majeurs, qui détournent des fonctions cellulaires, permettant la survie et le développement du parasite. Leur invalidation a permis de générer des souches de T. gondii avirulentes (Fox et al., 2016, mBio). Les ROP kinases sont spécifiques aux coccidies et leur grande divergence de séquence par rapport aux kinases eucaryotes en fait des cibles thérapeutiques pertinentes (Simpson et al., 2016, ACS Infectious Disease). Eimeria tenella, l'agent étiologique de la coccidiose aviaire caecale, est un agent pathogène majeur en filière avicole. Ce parasitisme à distribution ubiquitaire est responsable de lourdes pertes économiques en élevage et altère significativement le bien-être animal. Son contrôle repose sur i) l’usage de traitements anticoccidiens administrés quotidiennement dans l’alimentation des poulets de chair et sur ii) la vaccination des poules pondeuses (des poulets Label et issus de l’agriculture biologique) à l’aide de souches vivantes atténuées. La pérennité des anticoccidiens est mise en péril par le développement croissant de souches résistantes et par la demande sociétale de réduire les intrants en élevage. Les inconvénients majeurs du vaccin vivant résident dans sa faible prolificité, son coût de production élevé (entretien sur le poulet) et la possibilité de réversion de la virulence. Le kinome d’E. tenella comprend 28 membres supposés de la famille des ROP kinases, aux fonctions inconnues. La protéomique des rhoptries du sporozoïte d’E. tenella a permis d’identifier EtROP1 et EtROP2 (Oakes et al., 2013, Int. J. Parasitol.). EtROP1 est une kinase active, qui utilise un mécanisme non-canonique pour phosphoryler son substrat. Le domaine kinase d'EtROP1 seul est inactif et son extension N-terminale (NTE) est essentielle pour son activité catalytique. Le facteur de transcription p53 de la cellule hôte est un partenaire d’EtROP1. L’extension NTE d'EtROP1 est impliquée dans son interaction avec p53. EtROP1 interagit et phosphoryle le facteur de transcription cellulaire p53. L'expression ectopique d'EtROP1 induit un arrêt du cycle cellulaire et une résistance à l'apoptose chimiquement induite. Nous proposons que E. tenella induit un arrêt du cycle cellulaire et bloque l'apoptose dans les cellules infectées via l'interaction EtROP1/p53. Ceci peut être responsable de l'inhibition de l'apoptose observée pendant le développement d'Eimeria (Del Cacho et al., 2004, Vet. Parasitol.). Cette étape de migration des cellules infectées dans la lamina propria (et la résistance à l'apoptose) est responsable de la pathogénie élevée de l'infection par Eimeria, entraînant une inflammation sévère des muqueuses et conduisant à la destruction des tissus et des lésions hémorragiques.

Mots clés

Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03308308 , version 1 (29-07-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03308308 , version 1

Citer

Mamadou Diallo, Alix Sausset, Yves Le Vern, Françoise Bussière, Alisson Niepceron, et al.. La kinase d’Eimeria tenella EtROP1 inhibe l’apoptose de la cellule hôte. Congrès annuel des Sociétés Françaises de Mycologie Médicale (SFMM) et de Parasitologie (SFP), May 2018, Nice, France. , pp.187, Programme et résumés. ⟨hal-03308308⟩
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