Les démarches de co-production de l’habitat au sein des territoires périurbains font florès : Idées d’habitat pour un idéal habité, Habitat périurbain, Premier réinventer rural, Démonstrateurs pour l’habitat individuel. Ces démarches se caractérisent par une double hétérogénéité à la fois des objectifs et des acteurs à mobiliser. Elles cherchent à dépasser des logiques sectorielles en aménagement en les interrogeant de manière transversale dans des situations périurbaines où l’habitat – à dominante individuel- est produit selon des logiques séquentielles et privées.Dans ce cadre, comm ent les acteurs publics concernent, agrègent et coordonnent tout le monde ? Quels effets observent on sur les professionnels ? A partir de la mise en discussion de deux cas d’expérimentations –entre Nantes et Saint-Nazaire- proposant un renouvellement des méthodes (Ateliers, workshops), cette communication vise à identifier et analyser les dispositifs mis en place dans le cadre du concernement et de la coopération entre acteurs. Si le mode projet domine les modalités de production de la ville, nous faisons l’hypothèse que ces dispositifs révèlent une logique d’action expérimentale, s’instaurant comme un nouvel horizon pour l’aménagement, mais aussi une fabrique de l’expertise en régime exploratoire. Notre analyse s’appuie sur une observation participante et des entretiens avec les équipes projets. D’un point de vue théorique, nous nous inscrivons dans une approche pragmatique de la fabrique urbaine privilégiant une entrée par les situations d’interactions révélant une mise à l’agenda des enjeux de l’expérimentation. De plus, l’articulation entre enjeu de mobilisation d’acteurs variés et réalisation de projets expérimentaux nous renvoi aux travaux de sociologie de la traduction et nous invite à mettre l’accent sur les réseaux d’interactions ainsi que sur le rôle des intermédiaires et notamment des non-humains dans la mise en relation des acteurs et leur coordination. Si les dynamiques observées s’inscrivent dans le cadre d’actions collectives, elles s’organisent moins en réseaux sociotechniques que socio-politiques autour de programme d’actions publiques ce pourquoi nous mobiliserons plutôt des travaux de politistes. Ainsi, le premier temps identifie le passage d’une logique de condamnation du développement résidentiel périurbain à une logique de renouvellement des cadres d’actions orientés vers la construction de méthodologies expérimentales mobilisant une diversité d’acteurs. Le second temps décline les dispositifs d’actions organisationnels et cognitifs mobilisés pour publiciser et intéresser les acteurs, entre continuité et transformation. Enfin, la dernière partie décline les dispositifs d’actions visant à diffuser, articuler et évaluer les programmes d’actions dans une logique de prolongement des expérimentations.