Digital literature does not exist. Literariness viewed through the connotations of the new media imaginary
La littérature numérique n’existe pas. La littérarité au prisme de l’imaginaire médiatique contemporain
Résumé
The aim of this article is to examine the relationship between information literacy and digital literariness, i.e., what are the requisite skills for online writers? How do their technology skills form part of their authority? We hypothesize that the significance given to the technical aspect of digital works serves, first of all, a need to be legitimized, and not criteria of literariness. Whereas once the printed publisher occupied the position of a legitimizing authority, nowadays writers’ digital skills attest to the literary quality of a publication, which risks their work being under- or overvalued. Indeed, these digital skills are valued specifically according to the symbolic connotations associated with the use of certain tools and platforms. These connotations are becoming all the more important at a time when GAFAM appear to be imposing a new editorial monopoly based on tools and platforms requiring only basic technology skills. Widely adopted by writers, these new editorial systems (CMS, social networks) are clearing the way for an emerging generation whose digital literacy is far from on par with that of the previous generation. Could we be looking at a generation of “illiterate” writers as a result? Rather, this article will demonstrate the occurrence of a shift in the exact meaning of our “digital skills,” which are no longer based solely on technical knowledge, but also on a digital culture.
Cet article a pour objectif d’interroger le rapport entre littératie et littérarité numériques : quelles doivent être les compétences de l’écrivain sur le web ? En quoi ses qualifications strictement informatiques participent-elles de son autorité ? Notre hypothèse est que l’importance accordée à la dimension technique des œuvres numériques répond d’abord à un besoin de légitimation, et non à des critères de littérarité. Là où l’éditeur assumait autrefois un rôle de garant, ce sont aujourd’hui les compétences numériques de l’écrivain qui assurent la qualité littéraire d’une œuvre – au risque de la survaloriser ou au contraire de la sous-estimer. Ces compétences numériques sont en effet notamment évaluées en fonction des connotations symboliques associées à l’usage de certains outils et plateformes. Ces connotations deviennent d’autant plus importantes à l’heure où les GAFAM semblent imposer un nouveau monopole éditorial, fondé sur des outils et des plateformes ne requérant que des compétences informatiques minimales. Massivement investis par les écrivains, ces nouveaux dispositifs éditoriaux (CMS, réseaux sociaux) permettent l’émergence d’une génération qui est loin de partager la même littératie numérique que celle qui l’a précédée : aurions-nous alors affaire à une génération d’écrivains « analphabètes » ? On démontrera plutôt l’existence d’un déplacement du sens même de nos « compétences numériques », qui désormais ne se fondent plus seulement sur un savoir technique, mais aussi sur une culture numérique.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
|---|