A travers trois exemples liés entre eux par leur histoire contemporaine : les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, cet article essaie de comprendre ce qui pousse les autorités politiques à stigmatiser comme des sectes dangereuses certains groupes religieux plutôt que d’autres et à légitimer ainsi leur volonté de bloquer leur développement, ou de les réprimer. Il observe que les logiques qui conduisent les autorités politiques à s’opposer à un mouvement religieux peuvent être semblables dans des pays démocratiques et dans d’autres qui ne le sont pas. En revanche, les possibilités de réaction à l’agression ressentie, varient, quant à elles, en fonction du niveau d’indépendance de la justice. Partant du postulat établi par Weber et Troeltsch selon lequel la définition de la secte ne peut être que dialectique, il décrit les points d’achoppement de la « secte » avec les sociétés qui la jugent comme telle.