Au début du XVIIe siècle, des agents de la Monarchie catholique circulaient à travers le monde et s’installaient aux Philippines. Parmi eux, des officiers de la Couronne, des militaires, des ecclésiastiques mais encore des navigateurs qui tentaient parfois de faire valoir leurs mérites auprès du roi afin d’obtenir une grâce – une récompense matérielle ou symbolique –, une encomienda par exemple ou une dignité ecclésiastique. Ils entamaient alors une procédure administrative à l’Audience de Manille dans laquelle ils exposaient au roi leurs actions menées dans les confins asiatiques afin de lutter contre l’ennemi protestant hollandais, d’évangéliser les indigènes ou d’œuvrer à la bonne marche de l’administration royale. Aux Archives Générales des Indes, à Séville, les relaciones de méritos et les informaciones de oficio y parte en témoignent. L’étude de ces documents permet non seulement de s’interroger sur la mobilité des hommes et sur la cohésion de la Monarchie espagnole composite à travers le monde, mais également sur la façon dont les agents de la Couronne représentaient leur vie à leur souverain. Comment ces derniers ont-ils écrit le récit de leur l’histoire, et par là même l’Histoire de la Monarchie espagnole, et avec quelles incidences ?