La recherche sur les remparts de l’âge du Fer s’est intéressée aux petits sites fortifiés et aux oppida. Mais les fouilles des dernières décennies ont mis en avant l’existence de systèmes de fossé et talus tout à fait monumentaux dans les habitats ruraux. À Paule, par exemple, les fossés ne mesurent pas moins de 11 m de large pour 4,50 m de profondeur ; à Bourguébus, les dimensions s’en approchent avec une largeur de 6,20 m pour une profondeur de 4,50 m ; à Batilly-en-Gâtinais, ils atteignent 8 m de large pour 3,50 de profondeur. Même si les élévations, en Gaule, sont rarement conservées, la largeur et la profondeur des fossés de certains établissements incitent à poser la question de leur(s) fonction(s). Cette communication tentera de répondre à la question de l’architecture de ces systèmes de clôture, tant pour le talus que pour l’entrée, qui à Batilly-en-Gâtinais ou à Saint-Georges-lès-Baillargeaux, possède une complexité proche de certaines portes d’oppida. On s’interrogera aussi sur l’aspect défensif de ces aménagements. Le seul texte traitant véritablement d’un établissement rural de la fin de La Tène est le passage de César décrivant la demeure d’Ambiorix où il insiste sur son aspect défensif. Parmi les autres fonctions que l’on attribue aux remparts, il y a aussi leur aspect ostentatoire, qui joue sans doute un rôle important dans les systèmes de talus et fossé des établissements ruraux de fort statut.